Flore Garcin-Marrou : « Quand le sérieux philosophique est dynamité par le théâtre parodique : présentation du théâtre inédit de Félix Guattari »

Enregistrement audio de Flore Garcin-Marrou lors de son intervention au colloque « Images et fonctions du théâtre dans la philosophie française contemporaine » à l’Ecole Normale Supérieure, le 19 octobre 2012 : « Quand le sérieux philosophique est dynamité par le théâtre parodique : présentation du théâtre inédit de Félix Guattari » (mp3)

Quand le sérieux philosophique est dynamité par le théâtre parodique : présentation du théâtre inédit de Félix Guattari (mp3)

Dans sa relation au théâtre, Félix Guattari a dû composer avec un double héritage : celui de Jean-Paul Sartre et celui de Jacques Lacan. Le premier l’a marqué par sa capacité à allier écriture philosophique et écriture dramatique. Guattari s’élancera dans la même voie dès 1979, composant jusqu’en 1990, une dizaine de pièces de théâtre, aujourd’hui toujours inédites. Mais alors que le théâtre de Sartre est souvent qualifié – peut-être à tort – de « théâtre à thèse », le théâtre de F. Guattari prend le contrepied du sérieux philosophique. Influencé par le Groupe Octobre, les surréalistes et dadaïstes, le théâtre de l’absurde (en particulier beckettien), il compose une œuvre théâtrale ressassant, soit avec humour, soit avec une gravité métaphysique, des thèmes comme l’empêchement de l’action, la difficulté des personnages à s’incarner dans des subjectivités précisément définies.

L’héritage de Jacques Lacan est tout aussi important quand il s’agit d’expliquer le lien de Guattari au théâtre : spectateur régulier du séminaire, membre de l’école freudienne, un temps considéré comme un des dauphins de Lacan, Guattari amorce une critique du maître dans son article « Machine et structure » (1969)… Guattari et Deleuze font connaissance, en partie autour de leur convergence de vue sur Lacan. A la structure, Deleuze et Guattari vont opposer la machine qui devient un élément essentiel du dispositif d’analyse des deux philosophes dans L’Anti-Œdipe, mais aussi du dispositif d’écriture littéraire de Guattari. L’inconscient n’est plus un théâtre, comme dans la psychanalyse freudienne, mais une usine, caractéristique de la nouvelle schizo-analyse…

Flore Garcin-Marrou est docteure en Littérature française de l’Université Paris-Sorbonne, auteur d’une thèse sur « Gilles Deleuze, Félix Guattari : entre théâtre et philosophie » sous la direction de Denis Guénoun. Elle a redécouvert dix pièces de théâtre inédites écrites par Félix Guattari. Elle est co-fondatrice du LAPS.
Evelyne Grossman est la modératrice de cette session consacrée à Félix Guattari.

Le site de Flore Garcin-Marrou


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Pour citer cet article : Flore Garcin-Marrou, "Flore Garcin-Marrou : « Quand le sérieux philosophique est dynamité par le théâtre parodique : présentation du théâtre inédit de Félix Guattari »", Labo LAPS 2013. URL : https://labo-laps.com/flore-garcin-marrou-quand-le-serieux-philosophique-est-dynamite-par-le-theatre-parodique-presentation-du-theatre-inedit-de-felix-guattari/

A propos Flore Garcin-Marrou

Flore Garcin-Marrou est docteur en littérature française (Université Paris 4 – Sorbonne). Elle a enseigné les Études théâtrales à la Faculté libre des Sciences humaines de Lille et à l’Université Toulouse Le Mirail. Sa thèse s’intitule "Gilles Deleuze, Félix Guattari : entre théâtre et philosophie". Elle est l’auteur d’articles sur le théâtre au carrefour des sciences humaines. Elle est également metteur en scène de sa compagnie "La Spirale ascensionnelle" et poursuit un travail d’expérimentation théâtrale au sein du Laboratoire des Arts et Philosophies de la Scène (LAPS).