Enregistrement audio de Flore Garcin-Marrou lors de son intervention au colloque « Images et fonctions du théâtre dans la philosophie française contemporaine » à l’Ecole Normale Supérieure, le 24 novembre 2012 : « Autant j’aime le théâtre, autant je suis pour cette raison-là, son ennemi (Gilles Deleuze et sa relation disjonctive au théâtre) » (mp3)
Autant j’aime le théâtre, autant je suis pour cette raison-là, son ennemi (mp3)
Dans l’Abécédaire de 1988, Gilles Deleuze dit à Claire Parnet qu’il n’aime pas le théâtre : c’est un art trop discipliné, avec lequel il dit avoir rompu, il y a bien des années. Les premières raisons qu’il évoque sont des raisons de santé : ses difficultés pulmonaires l’empêchent de rester assis trop longtemps, de garder le silence. Mais il y a également d’autres raisons qui concernent, non la biographie, mais la pensée elle-même.
Si Deleuze éprouve le besoin d’affirmer un divorce avec le théâtre, c’est qu’il y a eu une histoire commune, un couple formé, un passé partagé… Le théâtre est-il pour autant, pour Deleuze, une ancienne maîtresse qu’il aime encore, mais pour qui il nourrit beaucoup de rancœur ? Il est difficile de trancher : ce qui est sûr, c’est que sa relation au théâtre n’a cessé d’être ambiguë…
Flore Garcin-Marrou est docteure en Littérature française de l’Université Paris-Sorbonne, auteur d’une thèse sur « Gilles Deleuze, Félix Guattari : entre théâtre et philosophie » sous la direction de Denis Guénoun. Elle a redécouvert dix pièces de théâtre inédites écrites par Félix Guattari. Elle est co-fondatrice du LAPS.
Guillaume Sibertin-Blanc est le modérateur de cette session consacrée à Gilles Deleuze.